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Ce que j’ai appris grâce à Locktober


Ce que le fait d’avoir passé deux semaines verrouillé dans une cage de chasteté m’a appris sur ma sexualité et mon couple

C’est à nouveau “Locktober”, le mois où les hommes enferment volontairement leurs organes génitaux dans des dispositifs de chasteté dans l’espoir de les “laisser loin de leurs mains” pendant 31 jours. Certains le font pour le fétiche, d’autre pour le défi, et un grand nombre le font pour plus présents et engagés avec leurs partenaires (appelés “keyholder”). Bien que je n’aie pas pu le faire durant le mois entier, j’ai tenu pendant 18 jours, et ce que j’ai appris sur ma sexualité et sur la façon dont elle peut dominer mon mariage n’était rien de moins qu’une révélation.

Je n’avais aucune idée à quel point mes interactions quotidiennes avec mon amie étaient des négociations subtiles pour le sexe. En revanche, ma partenaire en était persuadée et avait même fini par l’accepter comme une composante d’une relation.

Pourquoi Locktober ?

Tout d’abord, le contexte. En tant qu’illustrateur de bandes dessinées érotique, je voulais comprendre les bases de la chasteté masculine pour mon métier. Ma partenaire a accepté d’être ma keyholder pendant le mois d’octobre et de ne me déverrouiller que si elle le désirait. J’avais un double de la clé uniquement pour des raisons de sécurité.

Avec ces règles en place, notre dynamique de couple a changé en trois jours. Ce qui avait commencé comme un jeu de déni amusant est devenu tout à fait autre chose. Une fois que ma femme a eu la certitude que j’étais vraiment “enfermé” à sa discrétion, elle s’est sentie libre d’interagir avec moi sans que chaque action soit vue à travers mes besoins sexuels, que nous avons surnommés “le système de troc”.

Autrement dit, je n’avais aucune idée à quel point mes interactions quotidiennes avec mon amie étaient des négociations subtiles pour le sexe. En revanche, ma partenaire en était persuadée et avait même fini par l’accepter comme une composante d’une relation. Mais maintenant, si ma main s’attardait trop longtemps sur une caresse, ma cage rendait mes motivations douloureusement évidentes. Appelez cela une thérapie cognitivo-comportementale pour mon pénis.

Auparavant, je percevais systématiquement son attitude espiègle envers moi comme une invitation au sexe. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En partageant des moments d’intimité, je n’en ai pas profité pour “gagner du sexe”, car ce n’était pas une option. J’ai été libéré pour profiter et apprécié de ces moments d’intimité et d’affection.

Par la suite, elle s’est ouverte physiquement et émotionnellement et j’ai aimé être le soutien émotionnel qu’un partenaire est censé être. Avec le temps, mes besoins sexuels sont devenus moins singulièrement centrés sur le but final de l’orgasme, et plus axés sur la cour et sur elle. L’intimité, les caresses et les liens affectifs ont pris le pas sur mon désir de jouir.

Je voulais toujours faire l’amour, mais je n’avais pas de relations malhonnêtes avec ma libido. Je voulais que le sexe accompagne l’intimité, pas l’intimité comme complément post-coïtal. Cette distinction était énorme. Quand le sexe est arrivé, c’était mieux physiquement et émotionnellement pour nous deux.

Il y avait aussi d’autres avantages. Mon centre de pensée est passé de “moi” à “nous”. Elle se sentait plus en droit de répondre à ses besoins et retenait moins ses paroles.

J’ai aussi découvert et compris les multiples rôles que la masturbation jouait dans ma vie, notamment ceux qui n’aident pas. Il était sain d’y recourir comme un moyen de soulager la frustration sexuelle pendant une semaine où nous n’avions tout simplement pas l’occasion de faire l’amour, mais malheureusement cela ne s’arrêtait pas là. Je m’en suis servi quand je ne prenais pas le temps de mettre ma partenaire dans l’ambiance. En ce sens, j’ai bénéficié du plaisir du sexe de l’homme paresseux, mais j’ai refusé à ma partenaire cette intimité. Quelque part, j’ai traité le sexe comme une corvée.

Sans masturbation, j’ai cherché d’autres options. L’intimité avec ma partenaire, dans un environnement sans réciprocité pour elle, lui a permis de prendre du plaisir et m’a permis de faire partir de son plaisir sans le filtrer à travers le mien. Inutile de dire que cela a été très amusant pour nous deux.

Si j’étais stressé, la nouvelle voie qui s’offrait à moi avait toujours là : j’en ai parlé à ma partenaire. Elle avait d’excellentes idées, mais elle m’a surtout juste écouté. Le stress a disparu et, contrairement aux bénéfices à court terme fournis par la masturbation, j’ai obtenu des bénéfices à plus long terme comme la camaraderie, la confiance, la vulnérabilité et le réconfort.

Nous sommes sortis de notre expérimentation avec une petite déception : celle de ne pas être parvenus au terme de Locktober. Cependant, j’ai émergé de mes deux semaines et demie avec ma masculinité intacte ; mais le plus important, une compréhension plus profonde de ce que cela signifiait d’être son homme. Nous avons émergé un couple plus heureux.

Le calendrier de l’année prochaine est déjà marqué d’une croix pour la journée internationale de la chasteté masculine

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