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Des hommes expliquent pourquoi porter une cage à bite les excite


À l’évocation du mot “chasteté”, nous pensons probablement au Moyen Âge et aux ceintures métalliques que les femmes étaient censées porter pour protéger leur “vertu”. En fait, les historiens ne s’accordent pas sur la question de savoir si ces dispositifs existaient à cette époque.

Mais aujourd’hui, les dispositifs de chasteté sont on ne peut plus réels. Il existe littéralement des centaines de produits : de la cage en plastique produite en série, à la ceinture en acier réalisée sur mesure, en passant par les dispositifs intelligents qui peuvent être contrôlés via une application. Le kink de la chasteté connaît une multitude d’approches différentes, allant des préliminaires, où une personne peut s’abstenir de sexe ou être enfermée dans un dispositif physique pendant une courte période, à un style de vie à part entière, où les clés de la liberté sexuelle d’un homme sont contrôlées par un partenaire pendant des jours, des semaines, voire des mois. Presque tous ces dispositifs sont destinés aux hommes. Ainsi, alors que la chasteté a peut-être commencé comme un moyen de contenir et de contrôler la sexualité féminine (ou, du moins, comme une plaisanterie culturelle élaborée sur le contrôle de la sexualité féminine), aujourd’hui, la chasteté a pris un sens très différent.

À la suite d’une histoire de piratage informatique plutôt malheureuse, la chasteté a fait la une des journaux. En effet, au début de l’année 2021, des hommes portant des dispositifs de chasteté connectés à une application ont reçu de la part de pirates informatiques des demandes de rançons pour leurs organes génitaux. Pour les personnes peu familières avec le kink de la chasteté, cette histoire a soulevé beaucoup de questions. Et pas des moindres : pourquoi diable voudrait-on enfermer ses organes génitaux dans une cage ?

Pour beaucoup d’hommes, les normes de genre peuvent conduire à une pression énorme pour se comporter d’une certaine manière, et un kink comme la chasteté peut être une échappatoire sûre à cela, dit Gigi Engle, une éducatrice sexuelle certifiée et auteur de All the F*cking Mistakes : A Guide to Sex, Love, and Life. « Cela vient, en partie, d’un désir d’abandonner le contrôle, d’échapper à son rôle », dit-elle. « L’une des raisons pour lesquelles ce kink est si populaire, mais encore tabou est que nous avons peur de cette dynamique, nous avons peur, encore, du contrôle et de la domination féminine. »

Une cage de chasteté masculine

Robin, 37 ans, originaire de La Réunion, a découvert la chasteté par accident en parcourant un site pornographique. Rapidement, il s’est rendu compte que le fait de renoncer au contrôle pouvait être une grande libération. De plus, il était intéressé par l’adoption d’un rôle plus soumis pendant les rapports sexuels. Pour Robin, le kink semblait être le moyen idéal d’explorer une nouvelle facette de sa relation. Cependant, il lui a fallu quelques semaines pour trouver le courage d’en parler à sa femme. Robin se souvient : « J’étais tellement nerveux et rien de ce que je disais n’était clair. Finalement, elle m’a dit de la laisser réfléchir. »

Finalement, ils ont commencé à en discuter davantage, et Robin a même acheté à sa femme un livre sur le sujet. Maintenant, Robin dit que l’exploration du kink les a rapprochés. « Notre relation est meilleure et plus forte que jamais et je ne pense pas que nous n’ayons jamais été plus heureux ou plus amoureux l’un de l’autre », dit-il. « La chasteté m’a permis de mieux apprécier ce que les femmes vivent et affrontent dans un monde dominé par les hommes. »

Cette subversion des normes traditionnelles du genre peut également séduire les femmes. Jemima est une dominatrice professionnelle et une “Keyholdeuse”, ce qui signifie qu’elle garde les clés des dispositifs de chasteté d’un certain nombre de ses clients masculins. Elle s’adonne également au kink pendant son temps libre avec son partenaire. Elle apprécie que le kink remette en question les idées patriarcales sur le sexe, en donnant le contrôle (littéralement et psychologiquement) à la femme.

« Nous vivons dans une société qui a tendance à taire ou à faire honte à une relation dirigée par une femme », explique Jemima. « Nous connaissons tous l’expression “qui porte le pantalon”, n’est-ce pas ? »

Il y a aussi le frisson masochiste de ne pas pouvoir prendre son pied

Pascal porte un dispositif de chasteté presque tous les jours. « Dans la vie normale, c’est une présence réconfortante et un rappel de la propriété, comme une alliance », dit-il. Il ajoute que le fait de ne pas pouvoir avoir d’orgasme, ni même utiliser son pénis pendant les rapports sexuels rend ces derniers meilleurs. « C’est incroyablement sensuel, me plongeant dans une phase de plateau ouvert. Il y a aussi le frisson masochiste de ne pas pouvoir prendre son pied ».

Cela peut sembler contradictoire, mais les adeptes de la chasteté masculine ont expliqué comment l’abstinence sexuelle, plus précisément, de retirer leur pénis de l’équation, a amélioré leur vie sexuelle. En effet, le “sexe” ne signifie plus seulement pénétration ; ils sont devenus créatifs et ont découvert de nouvelles façons d’éprouver du plaisir.

Hervé dit qu’il a dû se concentrer sur d’autres zones érogènes. “Mes mamelons et mon cul sont devenus plus sensibles, car je ne pouvais pas stimuler mon pénis, alors d’autres zones ont ressenti le désir de gratification”, dit-il. “Je suis capable de mieux comprendre le désir féminin de « toucher avant le sexe ».

Caroline, trentenaire et scientifique travaillant en Allemagne, a été initiée à la chasteté par son mari, qui s’intéressait au kink, mais ne l’avait pas encore réellement essayé. « C’est moi qui lui ai acheté sa première cage de chasteté en plastique sur une boutique en ligne, car il était trop timide », explique-t-elle.

La chasteté élimine la pression de leur relation sexuelle, et comme Caroline peut se sentir plus détendue, elle apprécie désormais beaucoup plus le sexe. « L’effet secondaire surprenant de notre chasteté est que nous faisons plus souvent l’amour que jamais. Nous utilisons beaucoup de jouets et nous aimons tous les deux ça », dit-elle. « Il a toujours été soumis, mais maintenant qu’il est enfermé dans un dispositif, je n’ai aucune pression de le satisfaire ».

S’ouvrir à un désir peut être difficile, en particulier si ce désir va à l’encontre des normes sociales communes et que vous ne savez pas comment votre partenaire va réagir. « Je pense que vous devez faire un calcul », déclare Kenneth Play, éducateur sexuel et fondateur de la série de vidéos Sex Hacker Pro. « C’est normal de faire ce calcul et de mettre en balance vos désirs et le niveau de stigmatisation potentiel. Je pense que les gens doivent penser au pire des cas, et réfléchir à ce qu’ils pourraient ressentir si leur partenaire réagit mal. »

Et que se passe-t-il si ce scénario catastrophe se réalise (c’est-à-dire si le partenaire refuse l’idée) ? « Je pense que nous pouvons nous considérer comme très chanceux si nous avons un partenaire qui nous accepte complètement, mais il est important de se rappeler que forcer la compatibilité peut aussi être néfaste », dit Play. Il ajoute que si un partenaire n’est pas intéressé par l’exploration d’un kink avec vous, vous pouvez discuter de l’ouverture de la relation à d’autres personnes, ou parler de la recherche d’un compromis avec lequel vous êtes tous deux à l’aise.

Simon et sa femme combinent la chasteté masculine avec une relation ouverte, une dynamique qui, selon Simon, fonctionne pour eux deux et a sauvé leur vie sexuelle. Sa femme ira à un rendez-vous avec un petit ami, puis rentrera à la maison et racontera tout à Simon. « Je vis par procuration à travers elle », explique-t-il. « Pourquoi ? Parce que le sexe est bon. Il n’y a pas de stress lié à une mauvaise performance, pas de frustration. Elle est complètement satisfaite, et moi aussi. »

Lors de l’une des premières expériences de Simon avec la chasteté, sa femme était sortie avec des amis lorsqu’elle est tombée sur un ex et est rentrée avec lui. « Quand elle est revenue, elle m’a fait déshabiller et a déverrouillé mon appareil et m’a raconté tous les détails tout en me faisant une branlette », se souvient Simon. « Quand elle m’a dit ce qu’elle ressentait, je suis devenu elle, j’ai ressenti ce qu’elle ressentait. Il n’a pas fallu longtemps, et j’étais sur le point d’avoir un orgasme. Après, j’étais satisfait ; j’étais vide ; j’en avais fini. C’est comme ça que ça a commencé. Le sexe pour moi est génial. Je ne veux jamais que cela change ».

Jemima a tenu à expliquer que le kink de la chasteté masculine va bien au-delà du sexe. Il puise également dans certains de nos besoins et désirs les plus fondamentaux : l’intimité, la vulnérabilité et la confiance. « Tous les kinks, y compris celui-ci, consistent à aller dans un espace où vous n’aurez pas à avoir honte », dit-elle. « Et bravo à ceux qui le font ».

2 Commentaires

  1. Oui, je confirme c’est très excitant de porter une cage, c’est un plaisir.
    En cage on ne cesse pas de penser à celle qui détient la clé et qui, seule, décide de l’usage de notre queue qui lui appartient.
    Une cage c’est une alliance portée au sexe, mais une alliance que seule la détentrice de la clé peut autoriser à enlever.
    Une cage c’est un secret du couple.
    Une cage c’est aussi un bijou intime, le plus troublant des bijoux intimes.

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