La chasteté masculine au sein du couple présente de nombreux avantages, mais connaissez-vous l’explication scientifique derrière celle-ci ? Dans cet article, nous allons explorer la relation entre le cerveau, l’orgasme et la chasteté masculine. Cela peut vous aider à répondre à certaines questions que vous vous posez concernant la chasteté masculine ; ou bien mener des recherches qui vous permettront d’explorer la chasteté masculine de façon nouvelle et profonde. Du reste, réduire la chasteté au déni d’orgasme est simpliste et ne reflète pas ce qu’elle est dans son ensemble.
Cet article est rédigé à partir du billet « Male Chastity – Pleasure and Devotion, the Science Behind It [1]»
J’ai gardé ces interrogations en tête, sans vraiment y avoir cherché des réponses jusqu’au jour où j’ai décidé de m’y intéresser sérieusement. J’étais décontenancé par ce mystérieux relâchement post-orgasmique conduisant au repli sur soi après l’amour. Cette fameuse « déprime post éjaculatoire » qui mettait toujours un terme provisoire à ma dévotion envers ma femme. Cela a attisé ma curiosité. Pourquoi cette dévotion ne passe jamais l’obstacle de l’orgasme et ne dure-t-elle pas en permanence ?
La perte de dévotion après l’orgasme
Un jour j’ai découvert un excellent blog, MaleChastityBlog.com, écrit par Sarah Jameson. C’est une mine de bons conseils, de sagesse et de retour d’expérience sur la chasteté masculine ; qu’elle pratique en couple, avec son mari, depuis de nombreuses années. Elle y décrit l’augmentation progressive des durées entre les orgasmes de son mari, John. D’un orgasme mensuel, à ensuite un tous les trois ou quatre mois, puis tous les sept mois ; jusqu’à envisager prolonger jusqu’à un an ou plus… Avec au final, l’éventualité d’une interdiction définitive d’orgasme !
Sarah a également écrit un livre sur la chasteté masculine « Be Careful What You Wish For » (Faites attention à ce que vos désirez). Une superbe compilation de ses pensées, expériences et conseils pour savoir si la chasteté masculine est pour vous. Elle donne également de nombreux conseils pour vous aider à l’introduire dans votre couple.
Un point qu’elle aborde est sa réflexion sur son intention de prolonger la durée de la chasteté de son mari. Son raisonnement est logique, mathématique. Elle a observé que son mari perdait toute dévotion et désir après un orgasme, et qu’il lui fallait entre 7 à 10 jours d’abstinence pour les retrouver. Donc, en le libérant une fois par mois, ils perdaient entre 3 à 4 mois par an de dévotion. Inacceptable !
Ce constat de « perte de dévotion » après l’orgasme et de l’état euphorique pendant la chasteté coïncidait avec ma propre expérience. Je me suis donc interrogé ; quelle serait la meilleure durée de chasteté pour moi ? Au cours de ma propre expérience, ma plus longue période sans orgasme était de 18 jours ; et, je me souviens de mon empressement à l’idée d’une libération. Je me suis demandé si je devais — et comment le faire — prolonger ces périodes ?
Le rôle des hormones dans la sexualité
J’ai commencé mes recherches en essayant de comprendre les changements d’humeur qui se produisaient après un orgasme. Et, plus particulièrement, après une longue période de chasteté. À force de me documenter, j’ai compris que l’humeur des humains dépendait de la présence, de la concentration ou de l’absence de certaines hormones.
Les mécanismes biochimiques sont bien connus. Et, ils fournissent toutes les réponses non seulement sur le changement d’humeur, d’attitude lié à la chasteté ; mais également à bien d’autres questions auxquelles je n’avais pas pensé.
Il existe plusieurs de ces neurotransmetteurs impliqués dans le conditionnement de nos comportements. Mais, les trois dominants qui gèrent la sexualité et l’orgasme sont : la dopamine, la prolactine et l’ocytocine. Le quatrième facteur qui rentre en compte est la concentration de ces trois hormones, en particulier la dopamine.
Expliquons maintenant le rôle de ces trois acteurs hormonaux, ainsi que les effets sur notre corps.
La dopamine
C’est l’hormone qui provoque le sentiment de plaisir lorsqu’on pratique certaines activités. Par exemple, l’excitation sexuelle, la bonne nourriture, le sport, les jeux d’argent ou faire du shopping. La consommation de médicaments ou de drogue peut augmenter le taux de dopamine dans le centre de récompense du cerveau.
Un niveau élevé de dopamine est ressenti par le cerveau comme du plaisir ; et plus ce niveau monte, plus le plaisir est intense. Le plaisir intense de l’orgasme est le résultat d’un flux soudain de dopamine sécrétée dans le « centre de récompense » de notre cerveau.
La PROLACTINE, hormone de la satiété
Pour ainsi dire, c’est une sorte de frein sur le niveau et la durée de l’effet de la dopamine et de l’ocytocine. Son niveau reste stable dans le cerveau excepté après un flot soudain de dopamine et d’ocytocine. Comme, lors d’un orgasme. Le taux élevé demeure dans le cerveau pendant une à deux semaines, inhibant de fait la libido masculine.
L’OCYTOCINE, hormone des câlins
Lorsque son niveau est élevé, elle produit le plaisir du sentiment amoureux et de la connexion entre deux êtres, du rapprochement, dévotion et protection. C’est le premier facteur de la constitution d’un couple. Un flash d’ocytocine est produit pendant l’orgasme et est responsable du sentiment amoureux. En moins d’une heure ce taux est largement en dessous du niveau qu’au début de l’excitation sexuelle. Chez les femmes, ce taux décroît plus lentement en atteignant son niveau normal en quelques heures sans jamais plonger en dessous de ce niveau.
En plus de l’orgasme, l’autre façon de faire monter le taux d’ocytocine est le contact, les caresses. Pas nécessairement de manière sexuelle, rien que le simple fait de se tenir la main va faire monter le taux chez la femme et l’homme. Quand le niveau d’ocytocine est réduit au niveau normal ou en dessous, malgré l’impression de réduction du sentiment d’affection, le souvenir de ce sentiment perdure. C’est ce souvenir qui fournit la base d’une relation à long terme et qui permet de surmonter l’effet de marée montante et descendante du taux de dopamine et de prolactine.
L’accoutumance
Le quatrième facteur qui rentre en compte est le niveau de concentration des récepteurs hormonaux. En particulier ceux de la dopamine.
Prenons l’exemple d’un homme qui se masturbe souvent. Lors de l’éjaculation, son cerveau est inondé par une sécrétion importante de dopamine qui procure cette sensation de plaisir et de soulagement. Or, les récepteurs développent une tolérance, une réponse « engourdie » au plaisir. Alors, le même flash de dopamine n’est plus perçu avec la même satisfaction. En conséquence, un accro à la masturbation aura besoin de se masturber plus fréquemment pour ressentir le même plaisir. À contrario, un homme ayant des orgasmes moins fréquents ressentira un plus grand plaisir. En effet, il aura comparativement une plus grande concentration de récepteurs hormonaux.
Des hormones en concurrence
Comme déjà évoqué, la façon font le taux de dopamine et de prolactine évolue pendant et après l’orgasme est très différent chez l’homme que chez la femme.
Chez l’homme, la courbe de l’évolution du taux de dopamine pendant l’excitation sexuelle, l’orgasme et après l’orgasme à une forme en dents de scie. Il y a une augmentation progressive pendant l’excitation sexuelle, puis une forte ascension à l’approche de l’orgasme. Pendant l’orgasme, la courbe est quasi verticale. Et, c’est ce flash soudain de dopamine qui est ressenti par les hommes comme un plaisir intense. Ce paroxysme extatique ne dure que cinq à dix secondes en général. Quatre à douze contractions éjaculatoires espacées d’environ 0,8 seconde, d’après Masters et Johnson.
Cette explosion de dopamine entre en concurrence avec une rafale simultanée de prolactine. Celle-ci provoque une chute brutale du niveau de dopamine après l’orgasme. Le résultat de ce duel d’hormones, juste quelques minutes après l’orgasme, est un niveau de dopamine qui chute bien en dessous de son niveau avant le début de l’excitation sexuelle. Avec, en parallèle, un taux élevé de prolactine qui persiste au-dessus de son niveau normal jusqu’à deux semaines !
Pour les femmes, le tableau est tout autre. Leurs niveaux de dopamine sont largement influencés par leurs cycles menstruels. La courbe du taux de dopamine chez la femme est donc plus douce. En forme de vagues arrondies, avec des montées et des descentes graduelles. Pendant l’excitation sexuelle, son niveau de dopamine monte par paliers, d’où l’importance des préliminaires pour la femme. Pendant l’orgasme, le taux connaît un pic, mais ne diminue pas aussi radicalement que chez l’homme, redescendant lentement et progressivement.
L’influence des hormones
Après avoir détaillé le cycle de ces hormones, regardons de plus près leur influence sur l’humeur et les sentiments dans la vie quotidienne.
DOPAMINE
Un taux normal à élevé produit : motivation, bien-être, plaisir d’accomplir des tâches, bonne libido, optimisme, plaisir d’être en société ; mais aussi, désir de communication, choix pertinents.
Tandis qu’un faible taux provoque un manque d’envie et d’ambition, une incapacité à aimer, une baisse de la libido ; ou encore, dépression, asthénie, égoïsme, jugement faussé ou anxiété sociale.
PROLACTINE
Les symptômes d’un taux élevé sont : léthargie, perte de libido, dépression, irritabilité, testostérone en baisse, prise de poids, pessimisme.
Au contraire, un taux faible génère le désir sexuel, l’amour pour sa partenaire et l’envie de partager.
OCYTOCINE
Un taux normal à élevé d’ocytocine sera l’origine d’un sentiment d’attachement fort, désir, dévotion et connexion à l’autre. De plus, il augmente la réceptivité sexuelle, il engendre des bénéfices pour la santé (pression artérielle faible, meilleure circulation sanguine). Mais aussi une impression positive augmentée (envie de responsabilité) ou encore moins d’envies et d’addictions inadaptées.
À l’inverse, un faible taux aura pour conséquence l’absence d’envie d’attachement, de dévotion ou de connexion avec les autres. Ou encore la cause du manque d’envie, y compris sexuelle, de la dépression et d’un système immunitaire affaibli.
Éjaculation fréquente : un cercle vicieux
Maintenant, prenons l’exemple d’un couple dans la moyenne, d’âge mûr, marié, faisant l’amour jusqu’à l’orgasme de l’homme environ deux fois par semaine, la femme atteignant l’orgasme une fois sur deux — hypothèse réaliste !
Pour l’homme, c’est une marée montante et descendante de dopamine (plaisir) et de prolactine (satiété) ; d’autant plus difficile à contrôler que le dernier orgasme de l’homme est proche. Pour compenser cela, il va chercher à remonter son taux de dopamine pour se sentir à nouveau bien.
Pour y parvenir, il va reproduire des situations que son cerveau connait déjà pour augmenter son niveau de dopamine. Cela peut inclure l’excès de nourriture ou d’alcool, la consommation de drogues (légales ou pas), un comportement quotidien à risque. Ou encore, des activités inavouables auprès de sa partenaire telles que la masturbation, la consommation de porno ou l’adultère.
Avec la persistance de la prolactine dans le cerveau après chaque orgasme, un homme qui éjacule ou se masturbe souvent est constamment maintenu dans un cercle vicieux. Car il ne retrouve jamais un niveau normal de dopamine. De ce fait, il est incapable de maintenir un lien émotionnel constant avec sa femme.
Pour la femme de ce couple, son niveau de dopamine est largement contrôlé par son cycle menstruel. Elle éprouve des montées et des descentes de son taux de façon progressives au cours de l’acte sexuel. Son taux redescend lentement avant de revenir à son niveau normal. Cela contribue à une sensation de bien-être. Elle ne subit pas une brusque chute de désir comme son mari. La fameuse et désolante « déprime post éjaculatoire ».
La période réfractaire de dévotion
Après l’orgasme, l’homme connaît une période pendant laquelle il est physiologiquement incapable d’obtenir une nouvelle érection. Ce que l’on appelle la période réfractaire. Celle-ci peut durer de quelques minutes, pour un homme jeune, à plusieurs jours, pour un homme plus âgé.
Par analogie, la période réfractaire de dévotion est la phase pendant laquelle l’homme perd toute dévotion et intérêt à la chasteté masculine. Plus précisément, c’est la période de récupération qu’il lui est nécessaire pour retrouver un niveau normal de dopamine et d’oxyctocine. La durée de celle-ci dépend bien sûr de chaque individu, chaque partenaire devra déterminer celle de son homme.
Dans la majorité des cas, le couple peut s’attendre à une ou deux semaines de perte de désir, d’attention et de dévotion de la part du partenaire après chacun de ses orgasmes.
Le contrôle de l’orgasme et la chasteté masculine
En optant pour le contrôle des orgasmes, le partenaire n’a plus d’orgasme pendant sa période de récupération. Son taux de dopamine est, alors, en constante augmentation, bien au-delà de son taux normal, et ceux aussi longtemps qu’il ne jouit pas. D’autre part, il n’a plus à faire face à la montée de la prolactine qui « efface » sa dopamine.
L’homme chaste retrouve alors, en une semaine ou deux, un niveau normal de dopamine. Et, plus la période de déni sera longue, plus son niveau de dopamine augmentera. C’est le privilège de la chasteté d’être efficace avec le temps.
Les jeux de Tease & Denial sont un excellent moyen de booster son taux de dopamine, particulièrement s’il est amené à la limite de l’orgasme. De plus, la contrainte imposée par le port permanent de la cage de chasteté accentuera l’augmentation de dopamine. En effet, celle-ci maintiendra son niveau d’excitation et lui rappellera continuellement qu’il a remis le contrôle de ses orgasmes à sa partenaire.