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De la détresse du branleur après la branlette et de la masturbation en général


Nonobstant le plaisir pris, le masturbateur solitaire sent en lui monter autre chose après qu’il a fini. Alors qu’il jette le mouchoir en papier plein de la semence inutile, le branleur songe à l’absence de compagnie qui l’oblige à prendre lui-même la jouissance qu’il ne peut avoir avec autrui. La détresse post-branlette est peut-être la plus ravageuse. Le peu de plaisir qu’a procuré l’accouplement de sa main droite avec son sexe lui fait irrémédiablement penser au plaisir maintes fois supérieur qu’il aurait pris en partageant ce moment avec quelqu’un. Il se dit alors qu’il vaudrait mieux ne pas recommencer et que, pour satisfaire aux 21 éjaculations recommandées par les experts pour prendre soin de sa prostate, il devrait plutôt s’attacher à trouver l’âme sœur, ou au moins le réceptacle à sperme qui lui manque. Cependant, quelques jours plus tard, oubliant toutes les résolutions précédentes, il ne peut s’empêcher de s’astiquer, de tirer sur sa tige, de dégorger le poireau, de retrouver Madame Cinq-doigts, d’honorer la mémoire d’Onan, de se branler quoi. Et de subir, quelques secondes après la fin, la vague nostalgique et triste de la détresse onanique.

Pour peu que le sujet ait un minimum de religion et sa détresse est submergée aussitôt par la honte. Onan a subi les ires de Dieu pour s’être accouplé à la Terre et pour avoir ainsi gâché sa descendance, il est normal que chaque personne craigne pour lui-même après avoir péché de la sorte. Les pensées du pécheur alors s’assombrissent et de terribles questions viennent le tourmenter : pourra-t-il être assigné devant la Haute Cour Internationale pour génocide, s’il pense que la pilule du lendemain est une arme criminelle ; ne laisse-t-il pas partir, en la personne d’un spermatozoïde, un futur demi-Mozart ; pourra-t-il décemment entrer dans un lieu de culte sans s’être auparavant trempé les mains dans la javel ? Il songe alors à entrer dans un sex-shop, non pas pour trouver des moyens encore plus indécents de s’adonner à cette pratique honteuse, mais certains qu’il trouvera dans cet antre du vice et de la luxure la ceinture l’empêchant de commettre l’irréparable. Une bande de cuir qui le retiendrait de toucher son sexe. S’il a l’esprit ingénieux, il lui viendra même l’idée de placer des capteurs au niveau de son sexe et de sa main pour, qu’en cas de contact, une décharge électrique le rappelle à l’ordre. Alors, en cas de miction, s’il lui prend l’idée d’aller contre les exigences de sa mère et d’uriner debout en tenant son sexe, il sera rappelé à Dieu dans des circonstances plus tragiques et plus comiques que Claude François concernant l’électrocution.

Si le sujet a un sérieux manque d’imagination, il va devoir participer à la plus grande industrie audiovisuelle, celle qui a permis la réussite du Minitel, des magnétoscopes, des lecteurs de DVD ou encore de la vidéo sur Internet, c’est-à-dire la pornographie. Et là encore, le sujet devient intéressant. Imaginons un instant que le jeune homme le sexe à la main n’ait jamais eu de relations sexuelles, ce qui fait de lui un puceau. Imaginons donc que le puceau ne connaisse de l’acte sexuel que le souvenir d’une irruption dans la chambre de ses parents à l’âge de cinq ans, mais surtout les films pornographiques qu’il regarde chaque soir avant de se coucher. Il faudrait alors que ces mêmes parents, ou peut-être seulement son père, prenne un peu de temps pour, non pas lui interdire la pornographie, le pauvre en deviendrait constipé, mais pour lui expliquer. Lui expliquer, avant qu’il ne rencontre une fille et qu’il ne la prenne pour un élastique ambulant, que les positions prises par les acteurs ne sont pas le fruit d’une recherche du plaisir partagé, mais plutôt du plan idéal, celui qui en montrera le plus. Lui expliquer que les finesses du montage lui laissent croire qu’une femme peut se faire défoncer le recto et le verso pendant 30 minutes alors qu’il a fallu 4 jours pour filmer la scène. Lui expliquer également qu’une femme normalement constituée n’est pas imberbe et que l’épilation ne sert, encore une fois, qu’à en montrer un peu plus. Lui expliquer que le lait concentré est un très bon accessoire et que déverser un seau de sperme n’est pas normal. Lui expliquer, enfin, qu’arriver déguiser en plombier chez la femme que l’on convoite ne suffit pas pour qu’elle dise “Pitié, ramone-moi la tuyauterie”. Une fois que le puceau sera au courant, les choses iront mieux pour lui dans sa vie d’adulte et sa vie pornographique ne s’en portera que mieux, laissant même naître une vocation de réalisateur par une analyse des plans quand il essaiera de comprendre pourquoi on éclaire plutôt l’anus ou pourquoi la levrette est mieux filmée sur le côté gauche. À cet effet, nous ne saurions trop lui conseiller de regarder plutôt les films dits érotiques, ceux qui passent en fin de soirée à la télévision. Ils ne satisferont pas leur désir de voir des sexes, puisque c’est la seule règle qui fait passer un film de -16 à -18, mais il pourra observer par quelles prouesses techniques le réalisateur parvient à en montrer le maximum, à en suggérer suffisamment et à cacher le minimum requis. Effets de lumières, objets placés coïncidemment dans le champ, positions héroïques sont autant de raisons d’observer, le sexe à la main, les films.

Pour les méticuleux, il est à déplorer l’absence de guide officiel et reconnu de la masturbation. La branlette, c’est comme on aime. C’est surtout comme on le sent. Conseiller une position de la main, un mouvement particulier ne servirait à rien. Puisqu’aucun pénis n’est identique, la façon dont on doit le tenir change. Puisque chaque personne est unique, les mouvements à faire changent également. Avec une serviette, dans un trou, dans une chaussette, debout contre un mur, couché, devant la télévision, le pouce vers le bas, le gland seulement, les variantes existent et il serait indélicat pour votre imagination de toutes les expliciter ici.

Une question pourrait-être résolu ici cependant. Que faire de la semence émise ?

La laisser dans un mouchoir en papier est une technique peu originale et assez ennuyante s’il n’y a pas de poubelle à proximité et si des visiteurs passent à l’improviste. À moins de parvenir à feindre une grippe rapidement. À noter que la laisser dans le mouchoir en papier est une solution peu écologique.

Ingérer la substance émise ne saurait choquer le sujet étant donné que son plus grand fantasme, à en croire les films pornographiques amateurs ou non, est que sa partenaire avale elle-même le sperme. D’après nos recherches et des tests effectués en présence d’huissiers, personne n’en est mort et le goût n’est certainement pas la pire chose qu’il nous soit arrivé de goûter. De là à le tartiner sur une biscotte comme le font les bandes de jeunes lors de leurs soirées pyjama est un gouffre à franchir sans contrainte, mais sans nécessité.

Il y a une action qui devrait être faite au moins deux ou trois fois dans sa vie présexuelle. Elle coûte un peu cher si elle est pratiquée exclusivement ou si la fréquence de masturbation est plus que bihebdomadaire. Elle consiste à éjaculer dans un préservatif. Cela a un double avantage. Le premier est d’être un as de l’enfilage. Trouver immédiatement le bon côté, avoir la position idéale des doigts pour dérouler le latex, défaire correctement l’emballage. Tout ce qu’il restera à faire ensuite sera de trouver la personne avec qui partager ce savoir. Le second avantage est la propreté. Toutes les émissions partent dans le petit sac en latex. Il suffit ensuite de faire un nœud, ce qui nous fait revenir à la pédagogie, puisqu’un préservatif doit être noué pour éviter que d’autres personnes n’entrent en contact avec le sperme potentiellement contaminé. Cela aura également un avantage non négligeable, mais un peu tordu. Si le sujet a le courage d’égarer un préservatif rempli, puis noué, trainer dans sa chambre, ses amis auront pendant quelques instants l’impression qu’il a quelqu’un dans sa vie. Mais, rapidement après, ils réaliseront que c’est impossible et trouveront notre sujet un peu dégoûtant.

Nous pouvons imaginer conserver le sperme de chaque éjaculation dans un petit gobelet et placer le susnommé gobelet au congélateur. Il faut envisager la logistique. À raison d’un gobelet par éjaculation, de 21 éjaculations par mois, pour suivre les recommandations des experts, de 12 mois dans une année, il faudrait plus de 250 gobelets pour une année. Ensuite, il faudrait un grand congélateur, suffisamment grand pour contenir les 250 gobelets. Enfin, il faudrait avoir le gobelet sous la main lors de chaque masturbation et il faudrait également trouver le meilleur moyen de tout lâcher dans le réceptacle en plastique. Garder sa semence pour quoi faire ? Un CECOS alternatif, banque parallèle du sperme. De la meringue en cas de manque de blanc d’œuf. Une collection, comme d’autres gardent des timbres, des pièces de monnaie, des sous-verres ou des étrons. Ou alors simplement pour faire son original et placer dans une conversation, un samedi soir, alors que notre sujet reçoit ses voisins, qui vivent en couple depuis un an et demi et ne font donc plus rien le samedi soir s’ils ne sont pas chez les parents de l’un ou de l’autre : je garde mon sperme dans mon congélateur, ça vous en bouche un coin ?

Autre solution, la solution dite “Il était une fois”, c’est de tout laisser dans les draps, pour qu’ils puissent se souvenir de quelque chose. Bien sûr, cela implique pour le sujet de nettoyer beaucoup plus souvent ses draps, le sperme séché n’étant pas des plus agréables lorsque l’on rentre dans son lit. Déjà que les draps amidonnés, dans le lit au fond de la chambre, chez sa grand-mère, c’est un peu lourd à supporter, alors les draps spermés, c’est complètement insupportable. Que notre sujet se rassure, de la même façon qu’il n’existe pas de produit qui change de couleur au cas où on urine dans la piscine, la lessive ne changera pas la couleur du drap. Nous tenons à signaler que nous n’avons pas testé les adoucissants, à part le Cajoline blanc.

Par respect pour notre sujet, mais sans garantie du résultat, n’ayant pas encore eu l’occasion de soumettre notre panel aux tests adéquats, nous tenons à lui signaler une dernière hypothèse, peut-être la plus écologique. Elle consiste à étaler le sperme sur son visage et à le laisser sécher. Ses ingrédients, ses capacités astreignantes en font un excellent produit, à placer aux côtés des crèmes antirides et autres Q10 plus.

Non pas pour recadrer le sujet, puisque nous ne l’avons quitté, mais pour l’élever un peu, nous pouvons citer Diogène. Diogène qui osait répondre à Alexandre le Grand, lui demandant ce qu’il souhaitait, “Ôte-toi de mon soleil”. Ce cynique, à qui lui faisaient remarquer ses actes alors qu’il se masturbait en public, répondait qu’il aurait aimé que la faim et la soif se satisfassent aussi facilement.

Après avoir élevé ainsi le débat, revenons à des choses plus basiques. La masturbation, n’a hélas, pas très bonne presse. L’Église la réprouve, les médecins la réprouvaient jusqu’il y a peu et la société tout entière peine à en parler. Devenir sourd, devenir stérile, perdre ses testicules sont autant de mensonges que tout le monde a entendu. C’est entièrement faux. La masturbation est même conseillée pour les adolescents. Elle permettrait de découvrir son corps, comment il fonctionne, ce qu’est le plaisir. Et, pour éviter le cancer de la prostate, il est conseillé d’avoir 21 éjaculations par mois, selon les experts, comme évoqués plus haut, et même en cas de non-célibat, la femme n’étant pas forcément disponible 21 fois par mois, ou celle-ci n’étant pas forcément suffisamment experte pour provoquer 21 fois des éjaculations lors des 21 rapports mensuels, nous ne saurions que recommander la masturbation.

Nous espérons avoir répondu aux questions les plus fréquentes sur le sujet qui nous intéressait et que, pour finir en pirouette, plus personne n’osera dire dorénavant : La masturbation ? Je m’en branle ! ?

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